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Spiritualité de demain


Etre spirituel signifie mettre la matière au service de l’Esprit et non le contraire, comme c’est l’usage dans nos sociétés asservies par des intérêts matérialistes, à l’image d’un corps devenu le maître, et dont il nous faudrait être esclave ! Etre spirituel n’implique pas d’appartenir à une religion, car l’Esprit se nourrit d’Unité. Or les religions divisent. Elles sont venues impulser un message d’amour, dévoyé et remplacé de nos jours par un matraquage publicitaire qui fait de nous les « adeptes » d’une société de consommation.

Pour preuve les hypermarchés, nouveaux temples d’une civilisation déchue, rassemblent le samedi une foule avide, se bousculant aux caisses bondées, triste spectacle qui se substitue aux files paisibles de croyants endimanchés se dirigeant vers l’église pour se nourrir de valeurs immatérielles. Et même si cette ruée vers le futile est aujourd’hui le nouvel opium du peuple, cela ne signifie pas que ce qui était considéré autrefois par les anticléricalistes comme tel, endormait la vigilance des fidèles. Il y a dérive d’une dépendance à une autre plus perverse, n’étant pas destinée à élever la conscience du peuple. Bien au contraire : elle fait de nous des automates anesthésiés et dociles.


L’avoir prime sur l’être

Si les détracteurs de la foi accusent la religion d’asservissement, reconnaissons-lui au moins la vertu de véhiculer des valeurs morales. Même s’il est vrai qu’elles ont été piétinées, certains cultes s’appliquant à infantiliser et manipuler leurs fidèles en brandissant l’étendard de la peur, la différence ou la conquête. L’histoire de l’humanité montre en effet que la plupart des religions ont enrolé le peuple vers des croisades meurtrières pour implanter leur foi, leur Dieu, leurs valeurs, que chacun prétendait uniques. S’en suivirent les massacres, les guerres, les conversions forcées, certaines régions du monde entièrement dévastées de leurs populations autochtones pour être débarrassées des croyances indigènes. Le sang a coulé à flots au cours des siècles et sans doute est-il aujourd’hui plus rassurant de voir l’argent couler à flots ! Les valeurs boursières sont les nouvelles normes qui dirigent le monde et donnent l’illusion d’un avenir prospère, sentiment de sécurité matérielle, qui éteint, en apparence les angoisses existentielles des êtres. Mais chacun sait que cette sécurité repose sur des bases fragiles où l’avoir prime sur l’être et qu’une crise économique provoquerait un effondrement brutal de ces fondations éphémères.


Le seul et unique message

Alors qu’en est-t’il des religions si elles ne sont plus aptes à véhiculer la paix et l’harmonie ? Et si le système économique qui les a supplantées n’est plus à même d’assurer une sécurité durable, où trouver les réponses à ces angoisses existentielles qui ont toujours animé le cœur de l’homme ? Dans ce cœur justement, ce que l’existence nous a donné de plus précieux : aimer est la valeur juste à promouvoir aujourd’hui. Hier, déjà, quel était le seul et unique message des religions? Toutes enseignent d’aimer son prochain et de respecter la vie. Les prophètes, de tous temps ont parlé d’amour, mais l’avidité, la peur et le pouvoir n’ont su l’entendre. Brahmanes d’Inde, Lamas tibétains en exil, toutes obédiences Chrétiennes confondues, Mollahs et Rabbins, tous continuent à transmettre les valeurs humaines consignées dans les textes sacrés : Védas, Sutras, Bible, Coran ou Torah nous apprennent sans cesse à aimer davantage. Mais ces paroles de sagesse sont-elles appliquées dans nos vies ou restent-elles lettres mortes ?


Planter de nouvelles causes

Tant que l’humanité fonctionne sur la Loi du Talion, comment évoluer vers plus d’équité, de respect, de compassion et de tolérance ? Aussi est-il devenu urgent de trouver en soi-même les ressources nécessaires pour élever son état de conscience au niveau du Cœur, de l’amour sans condition, prêché par toutes les religions. S’ouvrir à l’autre, être dans l’accueil, la réceptivité, développer des valeurs que le Taoïsme qualifie de « Yin » reliées aux énergies telluriques, retrouver la douceur propre à la polarité féminine, la rondeur maternelle, dans le respect de la planète Terre, dont nous sommes tributaires, car seule et vraie Mère nourricière. Or depuis des millénaires, le pouvoir patriarcal, aux mains des grands courants religieux, prétendument reliés par filiation Divine au Père céleste et aux énergies cosmiques « Yang », a volontairement amputé l’humanité de son autre moitié, matière première qui l’a enfantée, Mère divine, devenue Vierge aux yeux voilés des hommes… Et ce mono-pôle du pouvoir, par peur des vertus de l’Amour bipolaire, a utilisé la frustration, la culpabilité, la honte et le mépris pour manipuler ses fidèles de tous horizons : chrétiens, juifs, musulmans, hindouistes, tous ont semé les graines de l’intolérance et de l’indifférence.


Responsable mais pas coupable dit le Bouddhisme qui nous encourage à prendre conscience de la portée de nos actes, nos paroles et nos pensées, régissant la fameuse loi du Karma, seule causalité dont nos existences dépendent. Choisissons alors de planter de nouvelles causes. Cessons de nous lamenter sur le passé et remplaçons la sacro-sainte culpabilité judéo-chrétienne par la responsabilité, citoyenne du monde de demain, et réalisons qu’il vaut « mieux vivre solidaires que mourir en solitaire »... Sommes-nous prêts à l’entendre ? C’est le défi de l’œcuménisme qui rassemble les croyances et n’en impose aucune. La seule Loi capable de propulser l’humanité vers son « âge d’or » est l’Amour inconditionnel. Cette Loi qui unit les contraires dans la nature comme elle le devrait dans nos cœurs. Celle qu’à présent l’Homme et la Femme, ré-unis dans une même foi, peuvent revendiquer comme nouvelle religion : relier les deux principes universels qui animent la Vie. Encore faut-il que les grandes religions réhabilitent le rôle et la nature sacrée de la Femme ! Se mettre au service de l’Unité, ne plus être esclave de nos illusions, éradiquer la peur, contraire à l’amour, tel est le message d’une foi œcuménique. Puisse-t’elle toucher nos cœurs.


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